Visite sur les terres des cultivateurs

Le silence, si troublant la reposait, elle se sentait détendue plus encline à faire face à toutes les épreuves qui pourraient jaillir de nulle part, elle sentait le vent, les éléments qui la caressaient, mais aussi, une présence.

Ce n'était pas quelqu'un de son peuple qui se serait hasardé dans les parages pour aller coppuler dans les broussailles, ni le petit centaure qui galopait déjà à toute allure, les longues boucles d'ébène qui courraient dans ses reins.

En quelques secondes, elle sut qui pouvait être cet intrus, même si les gardes l'avaient laissé franchir la frontière.
Elle se doutait que ce mâle ne lacherait pas prise, même si elle le repoussait.
Elle ne voulait plus d'un mâle attitré, elle se gardait quelques amants sous la main. Elle ne voulait plus être à la botte d'un autre.

Elle se redressa dans un mouvement leste, et gracieux, sereine et fraiche, les muscles saillant, elle ne ressemblait plus à rien de la guerrière sanguinaire.
Elle était envoutante, sa chevelure dansait dans les mouvements du vent.

Et pourtant, elle ne se laissa pas impressionner, elle ne portait pas ses artifices qui masquaient ses blessures de guerre ou de captivité, elle le laissa l'observer comme il ne pourrait le faire nulle part ailleurs.

Elle ne portait pas ses gants, ses mains laissaient apparaître les doigts mutilés, des phalangues sectionnées. Mais cela ne diminuait en rien sa dextérité dans le maniement des sabres.

Alors elle se redressa un peu plus, toujours à mi-chemin entre la position couchée et debout, et le laissa l'observer encore quelques minutes.

La promenade vous a plu?
Vous auriez pu me surprendre en pleine cabriole avec le premier soudard travaillant aux champs!!!!
C'était il y a encore quelques heures, j'ai pu aller au bout de ce que j'avais commencé au bar des bourreaux, jusqu'à ce que vous ne décapitiez mes gardes.



Elle le laisse toujours l'observer, attendant sa réaction mais aussi qu'il donne ses impressions sur ses terres et tout le reste.

Devil ne s'abandonna plus à des discours futiles et misérablement inutiles aux yeux de Pendé.

Toute tentative d'approche physique restait veine et son plaisir était de le rendre jaloux.

Ses bourreaux qu'il avait assassiné par jalousie l'amusait et elle le provoquait avec un pauvre bouseux de bas étage.

Je ne baisse pas les bras loin de las, mais tu obtient toujours ce qu'il te plaît lorsque tu le désire alors, le moment venu, lorsque tu me désirera, je serait là pour toi.

En attendant je vais t'accompagner dans tes vastes terres pour mieux connaître l'environnement dans lequel tu évolue et savoir ainsi ce qui a créer ton caractère aussi fort.

Devil observait attentivement la charmante Pendé, de toute sa splendeur, elle l'éblouissait et le rendait comme endolori de toute vulgarité qui s'offrait à lui dans ce monde.

Tout était si beau dans la principauté. Il s'avança gentillement et prudemment vers Pendé, lui attrapa tendrement le bras pour l'aider à se relever complètement, et bas dessus - bras dessous, il avança d'un pas puis d'un autre.

Il voulait passer du temps en sa compagnie, le reste viendrait sans doute par la suite. Il voulait découvrir le bonheur et tout ce qu'avait créer la reine dans cette contrée reculée.

Il espérait qu'elle ne le repousserait pas de nouveau...

Elle se releva en prenant appui sur la main que lui tendait le démon.
Galant et guerrier, être raffiné, ne lui suffirait pas s'il voulait vraiment obtenir les grâces de la reine.
Surtout par les temps qui couraient la reine redoublait de méfiance auprès de quiconque souhaitant l'approcher.
Elle était proche de ses ennemis mais encore plus de ses alliés, si quelque chose se tramait, elle préférait que cela se trame sous ses yeux de manière à ne pas se trouver au dépourvu.

Elle fit glisser les pans de sa robe, qui étaient encore relevés et commença à quitter les hauts fourrages en se dirigeant vers la forteresse.

Souhaitez-vous séjourner quelques temps sur ces terres? Je ferais préparer une chambre à votre intention.
Vous pourrez diner à ma table, cependant cette nuit, j'ai un invité, je ne sais guère combien de temps durera cette entrevue, aussi si vous aviez plus urgent à faire, je comprendrais que vous décliniez mon invitation.


Elle commençait à le tester, elle voulait savoir s'il n'y avait pas une anguille sous roche mais aussi, s'il serait digne de l'allègeance qu'elle lui accorderait.

Il faisait preuve d'audace en se permettant enfin de la toucher d'aussi près.
Il avait donc des tripes, cela pouvait faire un adversaire de valeur, mais être audacieux pouvait être dangereux, si ces gestes ou actions n'étaient pas calculés.

Cela faisait quelques temps déjà qu'elle n'avait pas eu d'amant. Ce soir, elle devait en recevoir pour la forme, mais elle pourrait s'en garder un sous le coude, histoire d'avoir toujours une ressource en cas de nécessité.

Elle ne cherchait pas à se libérer de cette étreinte, il lui suffisait de pousser un seul cri pour que l'on vienne à son secours.

Elle se rapprocha un peu plus contre lui, pour chercher le contact de sa peau, mais aussi pour laisser les sens opérer.

Qu'il ... en soit... ainsi... comme dit le Vieux Barbu!!!

Elle ne bougeait pas, sauf quand elle dégagea sa jambe, pour la laisser se glisser contre la cuisse du démon tout en la frottant.
Tout en faisant cela, elle laissa alors ses lèvres effleurer celles du démon.
Cherchant à y déceler la noirceur de son âme, elle interrompit son baiser, et alla planter ses crocs dans la gorge de celui-ci.
Elle avala quelques rasades de sang, se lècha les doigts et lècha les lèvres de celui-ci, elle y retrouva le goût du sang d'une créature, peut-être une proie récente.

Elle se libéra de son étreinte et prit la route pour la forteresse.

Je ne veux pas faire attendre mon invité, il me reste deux trois détails à régler, faîtes le tour du propriétaire, découvrez cette terre, vous ne risquez pas de vous ennuyer.

Alors que la reine disparaissait au loin, une agitation se produisit dans la broussaille.

La petite créature revenait vers le démon, un parchemin à la main.

Vous pourrez trouver la reine ce soir, dans les appartements royaux. Ses quartiers vous sont déjà accessibles

Il repartit en trottinant avant de charger vers une bande de diablotins, le regard sanglant, déterminé, presque semblable à celui de la reine.